Les plus cabochons se seront indignés d’un gros mot, les autres auront saisi le fond, à peu près incontestable.
« Fuck you, nous autres. On le sait qu’il ne faut pas construire en terrain inondables, on le sait qu’il faut protéger les boisés qu’il reste, on le sait qu’il ne faut pas réviser la loi sur les milieux humides, on le sait qu’il ne faut pas construire un troisième lien, on le sait qu’il ne faut pas construire deux stades dans une même ville, on le sait qu’il ne faut pas agrandir l’aéroport, on le sait qu’on doit consigner le verre, on le sait qu’il faut mieux trier à la source, on le sait qu’il ne faut surtout pas construire de pipeline. On sait tout ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire – et depuis longtemps. Mais nous sommes, citoyens et élus, des enfants-rois. Alors ce matin, à tout le monde: fuck you. Nous méritons amplement tous les malheurs qui nous arrivent et ceux bien plus grands que nous préparons – par lâcheté – pour nos enfants. »
— Luc Ferrandez